Hier
L’histoire de la chapelaude est connue par des documents depuis le XIéme siècle, en effet, c’est en 1059 que Jean de Saint Caprais, avec l’assentiment d’Humbault d’HURIEL (chevalier), fait donation à l’abbaye de Saint Denis de la manse de Mont-Jullian dépendant de la paroisse de la Nage et bordant la voie romaine.
Des moines de Saint Denis s’établirent et fondèrent le prieuré de la Chapelle qui s’appela Chapelle saint Denis et enfin La Chapelle-Aude. L’agglomération, qui comprenait seulement le bourg et ses environs immédiats, jouissait du droit d’asile et prospéra rapidement sous la protection des moines, grâce à ses foires et aux prérogatives dont bénéficiaient les habitants.
Aujourd’hui
Que reste-t-il ?
Dédiée à Saint Nicolas, Église du XI/XII, classée Monument Historique est en grès rouge du pays.
Un bâtiment dénommé « le Prieuré » a été rebâti en 1742 sur des fondations plus anciennes, ayant conservé un escalier du XVIème siècle conduisant à une cave à puits intérieur. On observe dans ce bâtiment de magnifiques boiseries. Les traces d’une voie romaine et d’un pont de style romain malheureusement détruit en 1919.
Un vieux bourg avec ses maisons basses.
Situation géographique
La Chapelaude, ancien pays de vignobles, est situé à l’ouest du département de l’ALLIER, à 8 km de l’agglomération Montluçonnaise sur la RD 943 qui relie la région Rhône Alpes à l’Océan.
Le bourg est à 10 mn :
- de la sortie ouest de Montluçon.
- des entreprises Montluçonnaises : DUNLOP & SAFRAN/SAGEM.
- de la zone commerciale de CHATEAUGAY.
- de la sortie de la voie rapide qui permet d’accéder à l’échangeur de l’autoroute A714/A71.
C’est le premier village traversé dès la sortie de Montluçon ou de la voie rapide. Depuis 2001, le bourg de la chapelaude a été contourné, contournement que tous les habitants, même les commerçants ont apprécié tellement il était dangereux et difficile de stationner dans le village avec la peur constante des enfants et des personnes âgées d’être renversés par un poids lourd.
LA CHAPELAUDE est une commune à caractère rural de 2860 ha de 1005 habitants. Elle est traversée par la rivière LA MEUZELLE qui offre de magnifiques gorges à découvrir. (chemins de randonnées embaumés par le buis au printemps).
Église Saint Nicolas de La Chapelaude
Cet édifice Roman du XI siècle reste l’un des seuls vestiges du prieuré, seigneurie ecclésiastique, de la Chapelle Aude fondé par des moines de l’abbaye de Saint Denis.
Le point de départ de la fondation du prieuré fut le renouvellement des biens que l’abbaye de Saint-Denis possédait alors en Bas-Berry.
C’est en 1059 ou 1060, qu’un chevalier Jehan de Saint caprais, vassal d’Archambault III, afin d’obtenir de Dieu par l’intercession de Saint-Denis, le pardon de ses péchés, pour le salut de son âme et des âmes de ses parents, donne et concède à Dieu et à l’abbaye royale de Saint-Denis, par l’intermédiaire d’une charte, toute la possession qu’il avait en fief de son seigneur Archambault de Bourbon, soit : son domaine, les manses (habitations et ses habitants) , terres, prés, bois et vignes situés au lieu dit la Chapelle sur le mont julian. (Aujourd’hui vieux bourg de La Chapelaude).
Pour situer chronologiquement ces faits dans l’histoire, nous sommes au XIème siècle au moyen âge, la France est sous le règne des capétiens représenté à cette époque par le roi de France Philippe Ier.
Les moines de Saint Denis, alors présents sur la paroisse d’Audes (commune voisine aujourd’hui) prirent rapidement la possession des lieux et décidèrent la construction d’un prieuré à la Chapelle-Aude sous la houlette de leur premier prieur HUGUES.
C’est vraisemblablement à partir de ce moment là que furent construit le monastère, des bâtiments d’exploitation et une église attenant au cloître.
Une dizaine d’années après la fondation du prieuré, le bourg, formé au pied de l’église, s’était rapidement développé et dépassait en importance, le siège paroissial de LANAGE. Aussi en 1075, l’Archevêque de Bourges érige La Chapelle en paroisse par découpage de celle de LANAGE et attribue ensemble, le baptistère, le chrême, l’huile et le cimetière. Il y aura donc sur le territoire, 3 paroisses :
- LANAGE dont le patron était Saint Sulpice, Archevêque de Bourges (église démolie en
1855) - ANROUZAT, sous le patronage de saint Genès (devenue maison d’habitation)
- LA CHAPELLE AUDE, la plus petite ayant Saint Nicolas pour patron.
Quelques mots sur Saint Nicolas :
Autrefois évêque de la ville de Myra, située en Asie Mineure (Turquie actuelle) Saint Nicolas serait né à Patara au sud ouest de l’actuelle Turquie entre 250 et 270 après JC.
De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Il fut bienveillant et généreux. Saint Nicolas serait décédé un 6 décembre 343 victime de persécutions sous l’empire Romain.
Ce donateur attentionné, est représenté sous l’aspect d’un vieillard à barbe blanche portant un long manteau à capuchon ou parfois même des habits épiscopaux.
La journée du 6 décembre fut ainsi choisie comme le jour de fêtes des enfants.
Après plusieurs décennies la société chrétienne trouva plus approprié que cette fête des enfants soit davantage rapprochée de celle de l’enfant jésus. Ainsi, dans les familles chrétiennes, saint Nicolas fit désormais sa tournée la nuit du 24 décembre.
Le département de l’Allier correspond à peu près au duché de Bourbon tel qu’il était à la fin du Moyen-Age. Jusqu’à la révolution, trois diocèses se partagent ce territoire : ceux de Bourges, de Clermont-Ferrand et d’Autun. Le diocèse de Bourges englobait tout l’ouest de la province et donc en particulier La Chapelaude et ses environs. De ce partage va dépendre en partie le style des édifices religieux.
Au XIIème siècle, la province du Bourbonnais se couvre d’églises sous l’influence des grandes écoles architecturales voisines : l’école auvergnate et l’école bourguignonne, tandis que sur la rive gauche du Cher l’architecture du Boischot berrichon s’impose. On y retrouve un ensemble d’églises originales : Huriel (la plus typique), Saint- Désiré, La Chapelaude, Domérat, Saint-Pierre de Montluçon. Ces édifices sont construits en pierre dure granite ou grès, comme ici, et ne présentent de ce fait que peu d’ornementation (à la différence de la plupart de ceux du bas Berry). Le charme de notre église vient en partie de son grès rouge local particulièrement friable.
Parmi les caractéristiques communes de ces églises, on peut remarquer un transept saillant, un choeur profond garni de hautes arcades aveugles, choeur qui précède l’abside, des absidioles ouvertes sur le transept et entre ces absidioles et le choeur, deux petites sacristies. L’édifice donne une impression de hauteur inconnue dans les petites églises romanes du Centre, impression cependant moins accentuée ici qu’à St-Désiré.
L’église St-Nicolas a une nef de trois travées, flanquée d’étroits collatéraux. La travée orientale est plus longue que les autres et date probablement avec la partie est de l’église d’une campagne de construction un peu plus ancienne. A l’origine l’église comportait une travée supplémentaire.
La nef, le choeur et le transept étaient couverts par des voûtes en berceau (on en voit les amorces dans les combles). Ces voûtes se sont toutes effondrées à une époque indéterminée à l’exception de celles des bas-côtés.
Les archives ne donnent pas de précisions au sujet des voûtes, mais Gaston Pradillon poète écrivain passionné d’histoire locale, avait signalé que la voûte en pierres avait été remplacée par une voûte en bois à cette époque. Les voûtes actuelles en briques plâtrières datent de l’importante campagne de restauration de 1847-1848.
Les sacristies communiquaient à l’origine avec le choeur, les portes actuelles ont été percées au XVIIème siècle.
Un arc diaphragme légèrement brisé sépare la nef de la croisée du transept. Cette croisée était à l’origine couverte d’une coupole sur trompes (ou pendentifs) implantée plus haut que la coupole actuelle. Des baies dont deux subsistent permettaient à la lumière de pénétrer, formant ainsi une tour lanterne.
Seuls les chapiteaux de la croisée du transept et de la première travée sont ornés. Certains sont sculptés d’entrelacs et de palmettes sans relief que l’on retrouve dans toute la région de Néris à St-Désiré. D’autres représentent des personnages comme le prophète Daniel dans la fosse aux lions, un guerrier, des têtes (trois) ou des animaux fantastiques.
De l’époque romane subsiste encore la cuve baptismale en granite ornée d’une grecque.
Au XVIIème siècle, et après la disparition de la première travée, la nef fut fermée par la façade actuelle. La porte latérale date aussi de cette époque, elle a remplacé une porte romane dont on peut voir les vestiges de l’extérieur. Le tympan de ce portail est orné d’une croix entre le soleil et la lune (symbole du Christ au centre de l’univers ?).